La prière est
une nécessité intérieure, une grâce et un accomplissement. Elle est aussi un
devoir qui exige de la peine et un effort sur soi-même.
Il est impossible de saisir la
vraie figure de Jésus et de comprendre sa vie sans la prière. Il a parlé
explicitement de la prière notamment dans le sermon sur la montagne où il
distingue la prière authentique du bavardage des païens et de l’étalage des
pharisiens. Il y a aussi l’école de la prière que l’Eglise a institué dans sa
liturgie qui est une prière unique en parole et en action à travers la simple
récitation et le chant.
Comment se
préparer à la prière ?
Il y a des prières de l’âme qui
jaillissent spontanément. Parfois l’homme sent la proximité de Dieu si vivante
qu’involontairement, il se met à lui parler. Mais si on est honnête avec
soi-même, on se rend bien vite compte que la prière n’est pas seulement une
expression spontanée mais avant tout un service dont il faut s’acquitter dans
la fidélité et l’obéissance. Pour prier, il faut vouloir et apprendre.
Il faut s’en acquitter à des heures
déterminées : le matin avant d’aller travailler et le soir avant de se
livrer au repos. On peut aussi dire l’angélus, faire un moment de silence quand
on passe devant une église. Il faut bien sûr corriger son attitude extérieure
mais aussi son attitude intérieure. Il faut un certain recueillement et un
choix de textes et de paroles appropriés. Par exemple en choisissant des formes
de prière qui ont fait leur preuve : la méditation, le rosaire en sont des
formes.
En général, ne nous leurrons pas, l’homme n’aime pas
prier car il éprouve facilement de l’ennui, de l’embarras et de l’hostilité.
Tout lui semble tellement plus attirant et plus urgent. Et on abandonne la prière
pour des choses superflues.
L’homme doit cesser de tromper Dieu et de se tromper
lui-même. Il vaut mieux dire carrément : je ne veux pas prier plutôt que
de recourir à des ruses.
Cependant, on ne peut pas être chrétien sans prier
comme on ne peut pas vivre sans respirer. Du simple point de vue de la bonne
santé, la prière est indispensable. les médecins eux-mêmes le disent : un
homme uniquement tourné vers l’extérieur et qui n’a pas de fondations
intérieures cache une angoisse qui le guette. Le contrepoids ne peut pas être
uniquement intellectuel. Ni consister uniquement en un week end à la campagne.
La prière qui aide n’est pas celle à laquelle on se livre en vue de son
efficacité (méditation pseudo religieuses coupées de Dieu). C’est celle qui repose
sur un rapport intérieur avec Dieu. L’homme a besoin de la prière pour
conserver la santé de son âme. De plus, sa foi ne reste vivante que s’il prie.
On peut se poser la question de savoir pourquoi il
faut se préparer à prier ?
L’homme a besoin de Dieu, il le sait et il le
cherche. Cependant, il veut souvent ignorer cette relation essentielle et il
fuit Dieu ou s’oppose à lui. Cette contradiction se manifeste dans son attitude
envers la prière. Aussitôt que l’homme reconnaît et accomplit le service sacré
de la prière, il se sent dans le vrai, il est heureux et malgré cela il esquive
la prière chaque fois qu’il le peut. Il
faut dire que les sens sont souvent stimulé. la relation à Dieu est plus intime
et nécessite plus de volonté. L’espace est envahi très vite par la sensible. Si
l’on veut parvenir à une véritable prière, il faut que ce qui, dans l’homme,
est du domaine du sacré, puisse trouver de l’espace et se manifester. Pour ce
faire, il faut d’abord privilégier une chose : le recueillement.
Recueillement
signifie apaisement. Il faut donc commencer par détacher des choses sa volonté
et se dire : maintenant, je n’ai rien d ‘autre à faire qu’à prier. Pendant
ces dix minutes –ou tout autre espace de temps fixé par lui- je ne ferai pas
autre chose. Tout le reste n’existe pas, je suis tout à fait libre et je ne
suis là que pour ça. Il faut se méfier d’une chose : quand on commence à
prier, l’agitation intérieure lui présente aussitôt quelque chose d’autre à
faire (travail, conversation, course urgente…). Se recueillir c’est vaincre
cette agitation et s’établir dans le calme, se libérer de tout ce qui ne
concerne pas la prière et se tenir à la disposition du seul qui compte à ce
moment là : Dieu. En deux mots,
l’homme doit apprendre à être présent. C’est l’obéissance à Dieu qui l’appelle.
Plus l’homme affermit son pouvoir sur les choses, moins il semble capable de
trouver de la vraie place pour les choses essentielles. Si on veut prier, on
doit rappeler son être du milieu de tous les objets qui nous dispersent et
devenir présent. Le recueillement consiste à se ressaisir, à concentrer notre
attention sur ce que nous devons faire, à rassembler les pensées qui
s’échappent en tout sens.
Se recueillir veut dire aussi s’éveiller. Le calme
et l’état de veille vont de pair. L’homme calme est capable de se recueillir en
lui-même, de faire silence, de s’approfondir. Il est intérieurement en état de
veille. Le recueillement est le seul état intérieur qui soit bon. C’est ce qui
rend l’homme capable de s’établir dans les rapports qui conviennent avec les
hommes et les choses.
C’est par le recueillement que débute la prière. Or, c’est quand nous essayons de nous calmer que la véritable inquiétude
commence. C’est quand nous essayons de nous rendre présents que nous nous
apercevons à quel point nous sommes dispersés dans tous les sens. Il faut
prendre conscience de cela. Il faut passer par là pour apprendre à prier. Car
le recueillement est déjà une prière. Prendre conscience de l’impuissance que
l’on a est déjà une forme de prière.
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