Le plus souvent, la
prière doit être soutenue par la volonté et l’exercice. La grande difficulté
rencontrée est dans le fait que la réalité de Dieu n’est pas toujours
ressentie. Celui qui prie se sent alors dans le vide. Aussi est-il important de
persévérer. La persévérance aux heures de vide a un sens tout particulier
qu’aucune autre prière spontanée faite plus tard ne peut atteindre. Car la
persévérance montre que l’on prend la foi au sérieux. C’est s’appliquer à la
prière uniquement et entièrement pour Dieu. Le vide que l’on peut à priori
ressentir est plein d’une présence légère que l’on trouve quand on prie. Car
Dieu est toujours présent. Simplement, nous sommes sur cette terre, dans
l’obscurité et c’est cela qu’il est parfois dur de percer.
Dieu est Saint
Parmi toutes les
vérités que contient la révélation, la première d’entre elle est que Dieu est
Saint. C’est le caractère fondamental de Dieu, son essence. La Sainteté de Dieu
est le caractère premier et essentiel qui le fait être Lui-même, différent de
tout ce dont nous pouvons avoir l’expérience, signe distinctif auquel Il peut
être reconnu. Les objets religieux peuvent nous mener à pressentir cela. Si on
prend l’exemple d’une église, on peut voir certes qu’elle est belle, mais quand
on entre dedans, on a le sentiment de l’ « autre » chose, de ce qui fait qu’on
se tait et qu’on se met à genoux et qu’on laisse dehors tout ce qui nous
reliait à la terre. Ce sont là des indications sur la sainteté de Dieu, sur ce
caractère qui lui appartient à Lui seul, qui est irremplaçable et si précieux,
et duquel dépend ce qui est le plus important pour nous : le salut. La sainteté
signifie que Dieu est pur, d’une pureté toute puissante, ardente, qui ne
souffre de pas la moindre tâche. Elle signifie qu'Il est bon, non seulement
parce qu’Il obéit aux exigences du bien, mais parce qu’Il est le Bien, et dans
ce sens, personne n’est si bon que Dieu seul. Dieu est la mesure à laquelle
tout doit être référé. Dès que l’homme approche de Dieu, il entre en contact
avec la sainteté. Il prend conscience que lui-même n’est pas saint, qu’il est
du monde, de la terre, qu’il est souillé et coupable. Il ressent alors deux
sentiments ambivalents. Le premier lui fait ressentir le besoin de s’éloigner
de Lui car il se sent pécheur. En même temps, il ressent qu’il a besoin de Lui,
ce Dieu saint et que c’est une question de vie ou de mort. De ces deux
mouvements naissent des formes différentes de prière. C’est en définitive sur
eux que repose toute prière car c’est la réponse de l’homme à la sainteté de
Dieu. La prière répond en tant qu’acte de l’homme à la sainteté comme attribut
de Dieu. L’homme se sent parfois agacé par la sainteté de Dieu et se révolte.
Le péché est en fait la résistance à la sainteté de Dieu. Ce n’est pas le
propre de certains rebelles, non cela existe en tout homme. Si cet aspect
triomphe alors c’est la mort de la prière.
Quand l’homme prend
conscience de son manque de valeur propre, et s’aperçoit qu’il est injuste,
mauvais et égoïste, il se rend compte que le péché est la négation de la
sainteté. Il le voit et il l’avoue. Plusieurs choses peuvent permettre à
l’homme de se dérober à cet aveu. La première est le refus de voir son péché.
C’est une illusion où se cache de l’orgueil. Certes il ne faut pas se laisser
écraser par le sentiment d’être pécheur, mais il faut que ce soit une occasion
pour nous de nous rénover en profondeur.
La deuxième façon
consiste à voir son péché et à refuser de se trouver devant Dieu. Ici, on a
besoin de l’humilité. Il suffit d’être honnête et d’accepter sa responsabilité.
La troisième façon est
le découragement. On a l’impression de toujours retomber dans le même péché, de
refaire tout le temps les mêmes erreurs. Or Dieu n’est pas seulement l’auteur
du Bien et le gardien de la justice, Il est aussi la puissance insondable du
recommencement. Dieu, sainteté parfaite, veut et peut nous pardonner. Le pardon
de Dieu est créateur et Il fait que celui qui était pécheur ne l’est plus. Dieu
le fait entrer dans sa sainteté, la lui fait partager et Il le place à un
nouveau commencement de ses efforts et de sa lutte.
La conscience de ne pas
pouvoir vivre sans Dieu. C’est le deuxième aspect qui naît de la sainteté de
Dieu. Si la conscience du péché se transforme en révolte ou en découragement,
alors nous nous coupons de Dieu. Si elle se vit dans l’humilité et la vérité,
elle nous rapproche de Dieu car cela nous permet de dire : Vers qui irions-nous
? L’homme sait que Dieu est tout par excellence : intelligence, salut, vie etc.
S’il ne ressent pas spontanément le désir de Dieu parce qu’il est sans courage
et sans ardeur, il doit se dire qu’il devrait l’éprouver et y tendre de toute
sa foi. La faim et la soif de Dieu sont essentielles à l’homme. Si on ne les
éprouve pas, cela ne veut pas dire qu’on n’a pas besoin de Dieu, mais au
contraire qu’on est malade et qu’on a besoin de guérir. C’est une forme de
prière qui consiste à faire un effort pour aller vers Lui. L’âme humaine est
capable de Dieu disait St Augustin. On en trouve son expression dans la prière
d’effort , de désir, de participation et d’unification. Pour cela il faut que
le mouvement vienne de la liberté de l’homme et du fond de lui-même. Alors la
prière devient amour. L’amour est d’avoir à soi un être vivant et personnel.
C’est le mystère de l’amour divin : Dieu est celui qui comble l’amour le plus
profond, Il est celui qui le suscite. Nous devons lui demander de nous donner
le désir de son amour et de le réaliser.
Reculer devant Dieu
dans la conscience du péché, tendre vers Lui dans le désir de la communion est
contenu dans toute prière qui mérite ce nom. Quand cela se produit l’homme sait
qu’il n’est pas saint mais il sait aussi que Dieu est son salut et qu’il doit
tendre vers Lui
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire